Jean Vigreux, sur les attentats de Charlie

19/02/201521 écoute(s)
 
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Diffusée le 19/02/2015
sciences politiques histoire

  archive BP 

Dijon : Charlie retrouve la parole

Radio Dijon Campus, la Maison des sciences de l’homme et le théâtre Mansart ont organisé leur première “Journée de causerie autour de Charlie”.
frédéric joly frederic.joly@lebienpublic.fr
 21 févr. 2015 à 05:00 – Temps de lecture : 3 min
Y. Rivoal, directeur de La Vapeur et F. Ménard, directeur de Zutique production (à droite) faisaient partie des invités. Photo FJ
Y. Rivoal, directeur de La Vapeur et F. Ménard, directeur de Zutique production (à droite) faisaient partie des invités. Photo FJ

 

Réunir des universitaires, des journalistes, des acteurs de la culture ou encore des travailleurs sociaux. Jeudi, Radio Dijon Campus, la Maison des sciences de l’homme de l’université de Bourgogne et le théâtre Mansart ont ainsi organisé leur première “Journée de causerie autour de Charlie”.

Objectif : parler franc et vrai un gros mois après les dramatiques évènements de janvier. Pari tenu. Avec par exemple les interventions de Yann ­Rivoal, directeur de La Vapeur, et Frédéric Ménard, ­directeur de Zutique production et président de la Coursive Boutaric, installée dans le quartier des Grésilles.

L’occasion pour lui de rappeler à quel point « le multiculturalisme peut être très positif » dans son bouillonnement de sensibilités et d’intelligences. Pourtant, la tentation du repli et de l’intolérance rampante est de plus en plus pressante. «Les artistes africains ont de plus en plus de mal à obtenir un permis de travail pour venir jouer en France », constate ainsi Yann Rivoal. Il a aussi signé un long édito en tête du dernier programme de La Vapeur pour dire combien « la culture, les cultures, les arts ne sont pas juste un supplément d’âme, ils proposent des points de vue nouveaux, ils s’opposent aux idées reçues, aux positions dominantes, ils participent à notre construction, ils nous donnent du sens commun ».

Cultiver le vivre-ensemble

Berty Robert, rédacteur en chef du Journal du palais , a su mettre de côté toute langue de bois pour rappeler que «la liberté de la presse commence toujours par des petites choses. Mais la principale pression que nous subissons, c’est la pression économique car nous sommes dans un secteur fragile et menacé. On sait très bien que notre liberté n’est pas totale, qu’il faut savoir faire des compromis, et notamment composer avec nos annonceurs.» Mais lui aussi s’est interrogé sur la meilleure ­façon de « marquer le coup» tout de suite après les événements, avec finalement une Une spéciale et un édito plus long que d’ordinaire.

Enfin, Francis Ziegelmeyer, secrétaire général de la rédaction du Bien public , est lui aussi revenu sur la journée dramatique du mercredi 7 janvier, révélant notamment les coulisses de la Une spéciale que nous avons choisie ce soir-là pour parution le jeudi 8 janvier. Un effort particulier que notre titre a poursuivi les jours suivants, notamment pour couvrir la mobilisation ­citoyenne exceptionnelle du dimanche 11 janvier. Début mars, nous publierons de plus, sur une semaine complète, une série de reportages “Charlie, et maintenant ?” avec de longs entretiens et des reportages de terrain qui montreront comment, aujourd’hui, en ­Côte-d’Or, on cultive le vivre-ensemble. C’est le même objectif qu’a visé cette première “Journée de causerie autour de Charlie”. Avec finalement un seul regret : la faible affluence constatée au théâtre Mansart. La qualité des débats méritait bien mieux.